Mon défi

La naissance d’une idée

Ne me demandez pas comment vient une idée. Elle surgit du néant en un clin d’œil ! Alors que, quelques secondes auparavant, rien ne laissait supposer son irruption, elle s’impose sans retour en arrière possible. Quand on court, même si l’on reste vigilant sur tout ce qui touche à notre sécurité et attentif à tout ce qui nous entoure, l’esprit vagabonde et saute d’une réflexion à une autre. C’est ainsi que je suis arrivé à me demander sur quelle distance maximale j’étais capable de courir et comment je pouvais me tester. Je me suis donc retrouvé avec une idée pour laquelle deux choix se présentaient. Soit j’essayais de l’oublier, soit je la laissais se frayer un chemin dans les méandres de mon esprit pour tenter de lui donner corps. C’est cette deuxième option qui s’est imposée ; elle était tellement séduisante… Pourrai-je relever le défi ?

J’ai toujours été attiré par les longues distances et, si je n’apprécie guère le vélo, j’envie les cyclistes qui peuvent avaler de très nombreux kilomètres grâce à leur monture à deux roues. Pour parcourir à pied des distances équivalentes, deux choix sont possibles. Le premier choix consiste à mettre ses chaussures et à courir jusqu’à épuisement en se ménageant de petites pauses pour se ravitailler et dormir un peu ; c’est une façon de faire qui peut réserver des surprises. Si je me réfère à un ami adepte de cette pratique, il peut arriver, sous l’effet de la fatigue, de se retrouver accompagné par un personnage sorti tout droit se son imagination avec lequel la discussion n’est pas impossible… En pratiquant de la sorte, la distance parcourue peut être tout à fait honorable mais je garde cette façon de procéder pour une prochaine fois… Le second choix, pour envisager de se lancer sur un (très) long parcours, nécessite un peu plus de planification et de méthode. Il est moins spontané mais il me semble qu’il donne plus de certitude pour atteindre un objectif ambitieux. Parce que tant qu’à tester ses limites autant ne pas faire dans la demi-mesure. Dans ce cas de figure, qui a ma préférence, c’est d’abord à une avalanche de questions à laquelle il faut faire face ; il faudra remettre à plus tard son envie de foncer tête baissée. Avant d’entrer dans le concret, il n’est pas inintéressant de s’attarder sur les points suivants.

Un défi… Pour quoi faire ?

Il n’y a rien de mieux qu’une citation pour démarrer une discussion. Je vous propose celle-ci : « Dans les sociétés comme pour les hommes, il n’y a pas de croissance sans défi » (Jean-Jacques Servan-Schreiber)

À mon sens, cette citation souligne le risque d’immobilisme et de sclérose qui guette celui qui se repose sur ses acquis. Dans le sport, cela signifie, à terme, la routine, le manque d’envie et la démotivation. Ce n’est ni garanti ni prouvé mais j’ai tendance à penser qu’un bon petit défi lancé à soi-même de temps en temps permet d’éviter cette pente très glissante qui mène à l’inaction. Par un renouvellement de son intérêt, par une remise en question de ses habitudes, on est amené à repousser ses limites et à envisager des exploits dont on ne se serait pas cru capable.

Le défi dont il est question ici est un voyage intérieur qui aura été accompli de nombreuses fois par la pensée avant d’avoir été réellement réalisé. Car sa préparation est une plongée anticipée et progressive dans mon périple à venir, l’équivalent du fameux trajet considéré comme fastidieux et inutile par tous ceux qui ne veulent plus que se déplacer d’un point A à un point B en oubliant tout ce qui fait le charme d’un voyage. Ce défi est aussi une aventure solitaire parce qu’il est bon de pouvoir prendre le temps de se retrouver avec soi (à lire : lemonde.fr & slate.fr). Comme pour toutes les expériences personnelles, je ne peux qu’attendre d’en sortir transformé, de ne plus être le même, de m’être enrichi de mes futures rencontres et découvertes.

Pour terminer, après cette longue tirade, je citerai Cyrano de Bergerac : « Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais ! Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès ! Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! »

Et le corps dans tout ça ?

Ce qui a été abordé jusqu’à présent, d’ordre intellectuel et psychologique, concernait plutôt la tête du coureur mais, dans cette histoire, il ne faut pas oublier l’autre acteur principal : le corps ; cette machinerie sans laquelle rien ne serait possible. Parce qu’il faut se donner les moyens de ses ambitions, la préparation s’étalera sur de nombreux mois ; elle ne devra pas entamer la motivation et devra conserver intactes les sensations. La mécanique sera ainsi parfaitement huilée et aux commandes de mon « Corps-machine » mis à rude épreuve mais pas forcément pour son mal, car la rouille s’attaque à tout ce qui reste trop longtemps immobile, je m’élancerai dans une expédition qui sera source d’épanouissement et dont la notion de plaisir ne sera pas absente ; plaisir de sentir la lumière du soleil venir frapper mon visage au petit matin, plaisir de me retrouver trempé par une pluie rafraîchissante, plaisir de sentir battre mon cœur et de respirer à plein poumons, plaisir de sentir les irrégularités du sol sous mes pas … Autant de moments qu’il faut savoir garder en mémoire pour passer ceux que le doute et la douleur rendent plus difficiles.

#ContreLaFolieDesHommes

Vous vous demandez probablement ce que vient faire un tel sujet sur un site consacré à la course à pied. Vous allez le comprendre rapidement. Cela vient du fait qu’il m’est apparu nécessaire de donner à mon défi une autre dimension que sportive pour aller au-delà d’un effort strictement individuel. Je me suis dit que je pouvais mettre toute l’énergie que j’allai dépenser au service de la défense de mes valeurs. La paix dans le monde, la préservation de la planète… la liste des causes à défendre est infinie et elles sont toutes aussi nobles les unes que les autres ; laquelle choisir ? Je veux m’engager de façon apolitique et areligieuse ; en effet, toute autre démarche n’aurait pas sa place dans le cadre de mon projet.

Je ne demande à personne de partager mon constat et je ne veux déclencher aucune polémique ; c’est un avis qui ne regarde que moi. Mais, à notre époque, dite civilisée, je ne peux que regretter la façon dont l’intelligence humaine et la puissance technologique sont mises au profit d’un monde qui me fait douter de sa santé mentale. Dès lors, que faire contre la folie des hommes sinon la dénoncer sans relâche pour espérer enfin une prise de conscience salutaire ? La dénoncer, chacun à son niveau, chacun avec ses moyens. Cela n’apporte peut-être pas de solution mais, du moins, on ne se rend pas complice en fermant les yeux ; bien sûr, je ne m’exclus pas de ce système et je n’oublie pas que je porte aussi ma part de responsabilité. Je me permets de citer ces phrases de Madame Simone Veil : « Venus de tous les continents, croyants et non croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes. »

Voilà donc le fil rouge que je veux suivre pour donner du sens à mon entreprise ; relier des lieux d’histoire et de mémoire tout au long du parcours que j’emprunterai. Il n’y a rien de macabre dans tout cela et si je rends public mon projet c’est pour que d’autres puissent être tentés de faire la même chose. On prend toujours des risques à s’exposer mais il faut savoir aussi agir.

Il n’est pas facile de retourner à des considérations plus triviales après ce qui vient d’être évoqué mais la mise en œuvre de cette course au long cours que je projette en dépend.

Quel objectif ?

Avec le temps dont je disposerai, la distance maximale que je pourrai parcourir chaque jour est l’une des inconnues. Pour bien faire, une trentaine de jours me permettraient de me lancer dans un réel défi. 50 Km par jour voire un peu plus seraient physiquement déjà un bon objectif. C’est à partir de ces considérations très pragmatiques que je serai en mesure de déterminer mon trajet. Mais, comme je ne peux pas me départir de cette part d’idéalisme qui régit certaines de mes actions, j’aimerais ajouter une contrainte : partir d’une mer pour arriver à une autre mer. En prenant en compte toutes ces données, un parcours, qui me satisferait, partirait de Menton pour arriver à Plouguerneau ; il relierait la mer Méditerranée à la Manche, la Côte d’Azur à la Côte des Légendes. En étant terre à terre, cela représente environ 1400 Km… Je viens de m’apercevoir qu’il y a un petit air de « Forrest Gump » dans tout cela !

Pour conclure : Il n’y a de véritable chemin que celui qu’on a tracé soi-même ; à chacun le sien.

D’une mer à l’autre…

D’une mer à l’autre… Rien que cette formulation me fait rêver !

Je dis souvent que « L’aventure est à côté de chez soi », qu’il y a bien assez de chemins à explorer et de paysages à admirer en France pour satisfaire une bonne part de sa curiosité. Sans me tromper, je pense pouvoir affirmer que je ne connais pas 99,99% des lieux que je pourrais être amené à traverser… Cela fait déjà un sacré programme ! Pour continuer un peu sur ce thème, être un aventurier est, avant tout, un état d’esprit ; ce n’est pas forcément dépendre d’une question de budget. Être un aventurier, c’est avoir envie d’aller là où personne n’est encore passé. Être un aventurier, c’est faire preuve d’audace, c’est partir sans être certain d’arriver, c’est semer sans savoir ce que l’on va récolter…

Citation trouvée sur un chemin.

Chaque aventure est une expérience unique que l’on ne peut pas comparer à une autre. Les rencontres irremplaçables, les moments improbables qui ne se reproduiront plus ne sont pas entièrement le fruit du hasard ; il faut parfois aussi les provoquer en allant au-devant des autres et il faut savoir être réceptif aux opportunités qui se présentent. Le fait d’avoir parlé de mon projet dans mon entourage a déjà donné lieu à des discussions intéressantes et j’espère que tout ce que j’ai écrit sur cette page permettra également des échanges enrichissants. Si vous arrivez sur cette page, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

Date de réalisation

Un projet est-il fait pour être réalisé ? Rien n’est moins sûr ! Mais ce qui est certain c’est que l’on ne fait pas les choses quand on n’en a pas assez envie. L’envie qui est certainement la partie émergée de ce petit grain de folie qui se cache dans chacun de nous. Dans le prolongement de ce que je viens de dire, s’il faut être prévoyant et planifier un minimum les choses, il ne faut tout de même pas trop réfléchir car cela mène parfois à l’hésitation et au renoncement.

Cela va de soi, c’est la réunion de toutes les conditions favorables qui permet de faire aboutir un projet. Dans le cas présent, pour ne citer que celles qui me paraissent les plus importantes, je retiens : l’envie ; la condition physique ; le temps disponible ; la météo et pour le symbole 2020, l’année de mes 50 ans. Le reste devrait suivre…

Le parcours

C’est une belle diagonale qui se dessine sur la carte de France pour rejoindre deux des sommets de l’Hexagone. J’ai découvert récemment l’existence de l’Amicale des Diagonalistes de France (A.D.F) et je profiterai de leur expérience pour étudier mon itinéraire à partir cette page. Je suis ravi de constater que je ne suis pas le seul à me lancer sur ce parcours qualifié de « Diagonale Royale ». C’est aussi prometteur que la « Diagonale des Fous » et surtout plus accessible… Cela fera l’objet d’un article dans la partie « Blog » du site. Pour en revenir à mes moutons, j’ai l’intention de limiter les portions de bitume au strict minimum. Ce sera un travail de recherche méticuleux que je devrai mener pour répertorier les chemins ainsi que les sites d’histoire et de mémoire que je souhaite relier. Je compte également m’appuyer sur la liste des plus beaux sites de France établie par la Fédération française de cyclotourisme. Enfin, même si le dénivelé positif ne me préoccupe pas (trop), il faudra au moins que je l’intègre dans mes « calculs savants » pour le massif alpin et le massif central.

Mise à jour du jeudi 23 avril 2020

Étant données les circonstances actuelles, je ne dois pas me faire d’illusions. Les conditions sont loin d’être réunies pour envisager de traverser la France cet été. Cela n’est qu’un contretemps et le projet pourra très bien être réalisé l’année prochaine. Il n’y a pas d’urgence et j’aurai ainsi plus de temps pour peaufiner tous les détails. Je ne me faisais pas trop d’inquiétude au niveau de la préparation physique car, malgré le confinement, en restant dans un rayon d’un kilomètre et avec une heure par jour, je conserve une forme tout à fait honorable. Il faut dire que ce n’est pas le dénivelé qui manque autour de chez moi 🙂 L’affaire est donc à suivre…

Reprise du projet – Le mercredi 3 mars 2021

Que le temps passe vite ! Mon idée un peu folle de traverser la France n’a pas avancé même si j’y pense souvent et qu’elle me fait toujours rêver. Le moment est venu de remettre l’ouvrage sur le métier. Pour partir sur une base réaliste, je vais tabler sur un parcours d’une trentaine d’étapes. Les voici répertoriées ci-dessous :

9 commentaires

Au 26/09/19, je constate que cette page évolue au fur et à mesure que vos idées émergent. C’est intéressant d’observer cette progression. Je suis curieux de savoir jusqu’où vous allez nous emmener.

Bonjour Ivan. Même si j’ai une vision d’ensemble assez claire de mon projet, j’ai besoin d’en détailler tous les aspects. C’est une façon de vérifier sa cohérence, de m’assurer que je n’ai rien oublié et surtout de me souvenir des raisons pour lesquelles je me suis engagé dans cette voie si un jour le doute venait m’assaillir.

Bonjour Agnès. Le jour où j’ai vu cette inscription, je me suis posé plein de questions. Il faut dire qu’en courant je ne manque pas de temps pour réfléchir. Depuis combien de temps est-elle sous nos yeux sans qu’on ne l’ait vue ? Combien de randonneurs / marcheurs/ coureurs l’ont déjà aperçue ? Qui l’a écrite ? C’est un mystère ! Je vais peut-être aussi laisser des messages sur quelques cailloux mais… c’est une autre histoire 😉

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